Fatal Fury 2

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Ecran titre
  • Nom : Fatal Fury 2
  • Editeur : SNK
  • Console : Arcade - Neo Geo
  • Année : 1992
  • Genre : Baston

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après l'accueil mitigé de Fatal Fury, les joueurs étant trop occupés à jouer à Street Fighter 2, SNK décide de revoir sa copie. C'est donc à peine plus d'un an après que sort Fatal Fury 2, censé corriger les défauts du premier opus et donner enfin au hit de Capcom un concurrent digne de ce nom.

Et pour cela, pourquoi ne pas s'inspirer de la concurrence ? Dorénavant, le tournoi King of Fighters ne se déroule plus dans la seule ville de South Town, mais dans le monde entier. Plutôt mieux pour le dépaysement, un peu moins bien pour le portefeuille des participants. Chaque combattant est donc associé à un pays, en général son pays d'origine.

L'écran de sélection a plutôt la classe. Il permet aussi de choisir son premier adversaire. Terry a plus de carrure que son frère.


Comment ? le King of Fighters ? Mais Geese n'est-il pas décédé à la fin du premier épisode ? Bon, en fait pas vraiment (mais chut, c'est un secret), mais cela n'empêche pas pour autant un mystérieux quidam de l'organiser, et pas la même occasion de mettre des roustes aux participants du précédent tournoi.

Le joueur a désormais le choix entre 8 combattants (comme par hasard) : Terry, Andy et Joe bien sûr, mais aussi 5 petits nouveaux :

  • Jubei Yamada, un petit vieux japonais adepte du judo
  • Mai Shiranui, une kunoichi qui manie l'éventail et le décolleté plongeant comme personne
  • Kim Kaphwan, qui pratique le Tae Kwon Do
  • Big Bear, un catcheur amateur de gros cubes
  • Cheng Sinzan, qui pratique le Tai Chi en s'aidant de sa bedaine.


Et bien sûr, une fois ces adversaires vaincus, 4 boss vous attendent :

  • Axel Hawk, un boxeur pas du tout charismatique
  • Billy Kane, de retour avec son bâton
  • Laurence Blood, un matador
  • Wolfgang Krauser, l'instigateur de tout ça, qui porte fort bien la moustache et la mulette.
Combat au second plan dans Venise de nuit. On a vu plus romantique. Cheng est plus redoutable qu'il n'en a l'air. Mais pas trop.


Si les personnages sélectionnables sont plutôt originaux, on ne peut donc pas en dire autant des boss, en particulier Axel Hawk et Laurence Blood, qui ressemblent tellement à M. Bison et Balrog que c'en est embarassant. Heureusement leurs coups n'ont pas grand chose à voir.

Le système de jeu a changé depuis le premier épisode : dorénavant le joueur dispose de 2 boutons pour les poings, et 2 pour les pieds, le changement de plan s'effectuant à loisir en appuyant simultanément sur A et B. Il est également possible de rejoindre son opposant en effectuant une attaque haute ou basse, selon le bouton pressé. Petite nouveauté, certains décors ne possèdent qu'un seul plan, et si vous êtes projeté vers l'arrière, vous serez blessé. Il est également possible de dasher vers l'arrière ou vers l'avant en appuyant deux fois rapidement dans la direction voulue.

Joe combat logiquement chez lui, et gagne la forme définitive de son Tiger Kick. Un exemple de changement de plan, avec en prime la destruction du décor.


Chaque combattant possède une palette de coups relativement complète, et les manipulations pour les coups spéciaux sont plus rationnelles et plus faciles à sortir. Les persos sont relativement équilibrés, et il n'y a pas vraiment de mauvais choix, par contre les anciens sont favorisés, car plus complets au niveau de leur palette de coups. D'ailleurs, Andy, qui était une vraie quiche dans Fatal Fury, a été plus que boosté par l'ajout d'un Dragon Punch d'une amplitude et une priorité un peu exagérés.

La gestion des priorités pose d'ailleurs de petits soucis. Il arrive qu'on s'étonne de se prendre un coup alors que le mouvement est terminé depuis longtemps, et la portée de certains autres porte à confusion : il m'est souvent arrivé de placer des balayettes alors que mon coup n'avait pas vraiment porté. Cela ne rend pas le jeu injouable pour autant, loin de là, mais certaines petites choses étonnent.

Ça ne se voit pas comme ça, mais je suis en train de terminer ma super attaque. Le désormais célèbre décor de Terry devant le Mont Rushmore. Mythique !


Surtout, Fatal Fury 2 introduit un système inédit dans le jeu de combats : les Super Special Moves. Lorsque la barre de vie d'un combattant est suffisamment basse pour se mettre à clignoter en rouge, il est possible de sortir un super coup spécial, à la manipulation fort compliquée,  qui retire 3/4 de l'énergie de l'adversaire s'il porte. Eh oui, Fatal Fury 2 a inventé le système des furies.

Le jeu a également passé un palier au niveau technique : si certains personnages ont encore un design un peu hésitant, comme Kim, et si certaines postures ne sont pas très élégantes, l'essentiel est là : Terry a l'air cool, Mai a déjà son décolleté, le Tiger Kick de Joe a son allure définitive... Les sprites ne sont pas forcément plus gros, mais sont mieux définis, même s'il reste un petit côté mal dégrossi, dû en partie à une animation pas toujours au top.
Par contre, le changement géographique a fait le plus grand bien aux décors, et passer de l'étriquée South Town au monde entier apporte la variété et le caractère qui manquaient un peu au premier épisode. Le jeu s'offre même le luxe d'avoir plusieurs décors mouvants, comme le fameux train de Terry ou la barge de Mai, des éléments destructibles et des animations plutôt nombreuses. On retrouve également les changements d'heure au fil des rounds.

Big Bear est le roi des projections, et est plus vif que son poids le laisse penser. Le pauvre Billy Kane n'a pas subi un changement de design très harmonieux...


Cette caractérisation se retrouve également dans les musiques : celles de South Town étaient certes variées, mais la plupart étaient dans le même registre. Ici, elles sont adaptées au pays traversé, et leur orchestration est pour la plupart splendide : on retiendra en particulier le désormais célèbre thème de Terry, et la composition grandiose du combat contre Krauser. Par contre, on peut encore regretter la discrétion des bruitages. Les voix digits sont réussies, mais les impacts de coups sont toujours aussi inaudibles.

En fait, Fatal Fury premier du nom n'était qu'une esquisse, tout comme l'était le premier Street Fighter, et c'est bien Fatal Fury 2 qu'il faut considérer comme le rival direct du titre de Capcom. Bien qu'il manque un tout petit peu de patate et d'une couche supplémentaire de polish, Fatal Fury 2 est un excellent jeu, techniquement impressionnant et qui propose un gameplay complet et innovant par certains points, qui reste toujours agréable à jouer.

Un exemple de décor à un seul plan. Krauser est immensément fort, et laisse peu de place à l'improvisation.

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Article rédigé par Shenron le 23/12/2009